Une fois par mois, nous donnons la parole à de jeunes artistes sous le format d’une interview. Ce format a pour objectif de leurs donner un espace de discussion et de partage de leurs productions, mais aussi de faire découvrir au public leurs parcours & leurs démarches artistiques. Pour ce mois, nous avons eu le plaisir d’échanger avec Muz Mural Media, un collectif de peintres.

Bonjour Muz Mural Média, tout d’abord, pourriez-vous vous présenter?

Alors, nous sommes Pyer_Vie et Cest_Etrange, deux gars banals venant de Grenoble et de Normandie. Nous nous présentons comme un collectif de peinture, bien que nous fassions d’autres choses à côté. Nous sommes une équipe avant tout, c’est certain.

Pouvez-vous me raconter comment vous en êtes venus à travailler ensemble?

Nous nous sommes rencontrés en 2015 à Lyon après le bac. Nous avions tous les deux choisi cette formation au trompe-l’œil sur 3 ans. Artisanat et rigueur, c’était intéressant, mais nous avons commencé le graffiti ensemble à ce moment-là, et forcément, cela nous a déjà donné quelques souvenirs rigolos.

Nous nous sommes rencontrés comme ça, voisins, acolytes, coéquipiers et personnes de confiance. Puis, en 2019, après une année d’éloignement, les retrouvailles et le numéro de SIRET.

Comment ce passe le travail en duo?

L’envie de travailler ensemble est là de base, il y a un côté compétition et un côté « on est ensemble » (dédicace à YNOT de Lyon) qui peut nous faire démarrer au quart de tour.

Pour peindre ensemble, ça vient assez naturellement, on sait ce que chacun aime faire et on sait qui est le meilleur où. Les maquettes, par contre, c’est encore de l’impro, on n’a pas encore trouvé la recette parfaite, c’est si dur de mettre tout le monde d’accord que ça vaut forcément quelques embrouilles.

Comment qualifieriez-vous votre style?

Je dirais spontané et moderne. J’espère que c’est moderne à sa manière au moins.

Pourquoi peindre sur les murs? Et sur quels murs? 

On peint sur les murs parce que c’est ce qu’on a appris à faire, et puis ça te sort de ta chambre. Peindre dans une pièce fermée et y laisser ta toile mourir ça ne fait pas la meilleure pub qu’on ait pu voir.

Au début, il s’agissait de se faire un book. Alors on a commencé à peindre dans la rue comme on faisait pour le graffiti, c’est-à-dire, sans autorisation, juste pour avoir un support et quelque chose à montrer. S’en est suivi tous les ajustements et toutes les galères d’incompréhension qui se sont vite fait la malle.

Et puis petit à petit, il y a de vrais plans payés qui sont arrivés, des projets intéressants, d’autres un peu moins, mais on a toujours eu la chance de pouvoir rester dans nos bottes et ça, ça fait plaisir.

Et l’espace de l’atelier ? 

Faire des toiles et peindre en atelier pourquoi pas en vrai, mais pour le moment c’est l’action qui compte, peindre dans la rue, parler avec les gens et capter que ça parle à du monde, des « merci ça me fait penser à ma mère au Maroc », « merci je passe par là tous les jours pour aller au taf et j’adore », des « bravo c’est hyper impressionnant », des « tiens ça me rappelle quand mon père m’amenait camper quand j’étais petit », etc. que des échanges, que du partage et tout ça pour rien en plus.

On ne nous dit pas tout ça quand on peint rémunérés. Le gratuit et le don c’est irremplaçable, voilà de quoi se rappeler.

Vous peignez souvent des scènes de vie, des instants figés, des scènes de genres et même des natures mortes. Pourquoi ce genre de sujet?

Ce qu’on peint le plus, ce sont des images d’archives familiales des années 60 à 90 glanées un peu partout. C’est le lien au souvenir, à l’individu et au temps, qui nous intéresse. La mélancolie c’est la meilleure recette pour toucher les émotions.

Et puis on y trouve tout dans ces photos, la solitude, l’ensemble, l’intergénérationnel, l’entraide, le soutien, la famille, la joie, la tristesse, etc. parce que ces photos c’est plein de vie passée, alors forcément, on y trouve tout ce qu’on vit.

Cela peut faire penser aux peintures de musée impressionnistes, avec différentes scènes de vie, mais la touche murale est plus appuyée, plus violente d’une certaine manière et puis il y a les couleurs souvent assez vives aussi. Forcément ça contraste.

Quelles sont les techniques et matériaux que vous préférez travailler le plus? 

On travaille à la perche depuis quelques années et c’est un outil qui peut paraître un peu sportif mais qui s’avère quand même bien pratique. Après tout au rouleau ou aux brosses et spray pour les touches finales. Le pulvérisateur c’est bon pour les sous-couches et gagner du temps.

crédit photo : @ilycite
crédit photo @ilycite 

Je pense qu’on est encore en recherche d’autres outils parce que c’est quand même sacrément intéressant de chercher comment s’aider soi-même.

Pourriez-vous me donner le nom des artistes qui vous ont le plus bouleversés et influencés dans votre travail?

On a été sacrément inspirés par la mouvance espagnole, avec Manolo Mesa et Elisa Capdevila et d’autres, puis Sainer, Mohamed L’ghacham, Velvet, toute cette mouvance de néomuralisme en fait.


Qu’aimeriez-vous que l’on vous souhaite pour la suite?

Souhaitons-nous de vivre heureux et de réussir encore à atteindre ce qu’on attend, souhaitons-nous du courage pour la suite et pour tout ce qui arrive. On est ensemble.

Vous pouvez retrouver Muz Mural Media sur Instagram : https://www.instagram.com/muz.muralmedia/

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