Fin août dernier, sous les sapins du festival Chiposmose, nous avons rencontré Sircé. Venue promouvoir son nouveau fanzine « Manuel d’une Chipie », un livre auto-édité, nous avons décidé de lui poser quelques questions à propos de son travail et de sa place en tant que femme dans le milieu du graffiti.
Sircé, une jeune artiste originaire de Saint-Étienne, émerge comme une voix remarquable dans le monde du graffiti. Avec une passion pour l’art de rue, elle a trouvé sa propre voie créative à travers le graffiti, l’auto-édition de fanzines, et une détermination indéfectible à rester indépendante.
L’univers de Sircé a été découvert lors d’une rencontre fortuite à l’espace chill du festival Chiposmose. Elle y présentait son fanzine intitulé « Manuel d’une chipie, » un recueil de courtes histoires dessinées. Ce fanzine est un exemple vivant de son style unique et de son talent pour capturer des moments drôles, parfois choquants, de la vie quotidienne.
Sircé a trouvé son chemin vers le graffiti il y a trois ans, aux côtés de son grand frère. Cette expérience a été une révélation pour elle, offrant une évasion bienvenue de son monde de la bande dessinée. Le graffiti lui permet de s’exprimer pleinement, d’utiliser son corps tout entier comme toile, ajoutant une dimension physique à son art.
« Tu sais pas si le mec il aime juste bien ce que tu peins ou si il aime juste bien ton cul. »
Sircé mentionne également d’autres femmes graffeuses qui l’inspirent, notamment Racla, une artiste qui a eu un impact significatif sur elle et qui a exploré la féminité dans le graffiti. Le désir de Sircé de collaborer avec d’autres femmes dans ce domaine témoigne de son engagement à élargir les horizons et à créer une communauté de femmes graffeuses.
En ce qui concerne l’auto-édition, Sircé a choisi de rester indépendante. Elle considère cela comme une opportunité de garder le contrôle total sur sa création et de bénéficier de tous les bénéfices. Bien qu’elle soit ouverte à l’idée de travailler avec un éditeur à l’avenir, elle apprécie actuellement la liberté que lui offre cette approche.
Son fanzine sur la place des femmes dans le graffiti est un projet en cours. Elle a écrit de nombreuses histoires, mais elles ne sont pas encore dessinées. Son art et ses fanzines, teintés d’humour et d’une critique subtile, explorent avec créativité et intelligence les questions liées à la féminité dans le milieu du graffiti.
Vous pouvez trouver les fanzines de Sircé dans certaines librairies de Saint-Étienne, mais sa principale plateforme de vente est Instagram, où elle gère directement les ventes et les expéditions. Son compte, @sirc.e , est un excellent moyen de découvrir son art et de soutenir son travail.
Sircé incarne une nouvelle génération d’artistes indépendants qui repoussent les limites et remettent en question les normes établies. Son histoire révèle une évolution passionnante de la place des femmes dans le monde du graffiti et dans le monde artistique en général. Elle est un exemple inspirant de créativité, de persévérance et de détermination.