Chaque année, depuis 7 ans, la scène émergente a droit à son moment phare lors de 100 % L’Expo. Impossible pour nous de passer à côté, nous sommes allés à leur rencontre à la Grande Halle de la Vilette afin de vous dévoiler nos coups de coeurs à suivre de près.
Carlota Sandoval-Lizarralde et Phuong Thao Nguyen, la mémoire et l’entre-deux
Carlota Sandoval-Lizarralde artiste diplômée de l‘ENSA Villa Arson en 2021 a déjà un beau parcours artistique à ce jour entre prix, collabs artistiques et deux solo shows dont le dernier en date “Laisse la main cueillir” est présenté à la Project Room du Plateau au Frac Ile-de-France. Ici, l’artiste expose « Ofrendas (2023) », une installation d’objets symboliques provenants de son pays natal- la Colombie- qui agissent comme des amulettes de protection.
Phuong Thao Nguyen, artiste et réalisatrice d’origine Vietnamienne de l’HEAR raconte le vécu de chacun à travers les objets, les traditions et l’environnement socio-culturel du pays où l’on se situe.
Ces deux artistes nous amènent à réfléchir sur notre rapport à la transmission, au souvenir familial avec ce qu’il comporte de beau mais aussi de lourd avec le poids de la culture et de son histoire politique. Etre à la fois le témoin et le vecteur de ce que l’autre porte avec soi et nous influence. Ces artistes nous interrogent sur la place de nos origines et de ce que l’on devient dans un autre pays d’accueil. Comment trouver sa place et se construire lorsqu’on est coincés entre deux pays – entre deux origines.
Ix Dartayre, le quotidien intime
Ix Dartayre artiste multidisciplinaire nous propose une immersion dans l’espace vie avec « Into you tonight – Into revolution tomorrow (2025). Notre intime est-il un art ? Dans ce décor d’appartement, bercé d’installations performatives sonores tirées d’échanges dans la vie d’un autre, l’artiste nous invite à nous interroger sur la deconstruction sociale via des histoires personnelles. Entre autres, est-il possible de se défaire du patriarcat à tous les niveaux quand celui-ci est profondément ancré ? Comment être femme libre et « dominante » dans des pratiques sexuelles quand une inégalité des droits et des libertés pèse inconsciemment.
Léo Dupré et Thomas Besset, l’environnement machine
Léo Dupré, artiste résident aux Ateliers Médicis, créé un univers post-apocalyptique orné de plantes futuristes en textile pour « A Night in Lyme disease territory« . Les couleurs sont criardes et les motifs délurés comme si l’artiste nous invitait à nous projeter avec lui dans un autre au-delà.
Thomas Besset, résidant d’Artagon et l’IEAC est un artiste multidisciplinaire qui mélange la sculpture, le son et les arts visuels. Ses installations sont organiques et immersives tout est fait pour nous faire frémisser dans la chair, avoir le frisson du corps au regard de ces objets organiques.
Plantes gigantesques et futuristes, installations mécaniques et textiles. Ces deux artistes questionnent notre rapport à notre environnement et à l’évolution technologique. Quelle place laisse-t-on à la nature dans une société où nous tuons pour créer des espaces virtuels ou pour entrer en symbiose avec la machine comme le souhaiterait le transhumanisme. Sommes-nous complètement déconnectés de notre environnement et de l’écologie ou essayons-nous de nous reconnecter avec elle face à l’urgence climatique.
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